Le défi, toujours actuel, est de comprendre comment le cerveau construit un langage compréhensible et donne du sens aux sons entendus.
Cette fonction nécessite plusieurs étapes :
discriminer des sons et identifier les phonèmes : analyse de messages sensoriels ;
reconnaître et identifier les mots : implication de la mémoire ;
donner une signification aux messages : association intégrative, cognition ;
élaborer une réponse : langage parlé, adaptation comportementale.
Ce qui est remarquable, c'est que cette succession d'activités se déroule dans un intervalle de temps ultrarapide, quelques centaines de ms, à peine le temps de prendre conscience de ce que nous entendons et disons.
De la discrimination des sons au sens des mots
La compréhension des mots commence par leur reconnaissance dans la phrase grâce à leurs phonèmes. Nous reconnaissons ainsi les propriétés des sons pour former un énoncé. Ensuite, il est important de reconnaître les phrases dans un discours en nous aidant de la ponctuation orale donnée par le rythme, par les accentuations et par les silences. Ainsi la respiration joue un rôle majeur. Cette première partie d'analyse est effectuée et contrôlée par les aires corticales auditives primaires et secondaires. le contexte joue un rôle essentiel.
L'aire de Wernicke et la compréhension sémantique
Dans le lobe temporal de l'hémisphère gauche, se situe une aire adjacente à l'aire auditive qui s'est spécialisée dans la compréhension sémantique des signaux sonores émis par la voix humaine. Cette aire porte le nom de Carl Wernicke, neurologue et psychiatre allemand qui montra la contribution de cette région corticale au langage.

Schéma montrant l'aire de Wernicke située dans le lobe temporal postérieur gauche.
L'aire de Broca et le langage articulé
L'aire de Broca est une région du lobe frontal gauche qui contrôle le langage articulé. Elle a été découverte par Paul Broca en 1861 après l'autopsie du cerveau de Monsieur Leborgne qui ne pouvait prononcé que la syllabe "Tan“. La région du lobe frontal gauche, appelée depuis aire de Broca, était lésée.

Les aires multimodales
Le faisceau arqué est un faisceau constitué de fibres myélinisées qui connectent l'aire de Broca et l'aire de Wernicke, respectivement située dans le lobe frontal et dans le lobe temporal de l'hémisphère gauche. Cependant, d'autres régions cérébrales semblent impliquées dans cette fonction complexe qu'est le langage. Notamment, une région du lobe pariétal, appelée “territoire de Geschwind“, présente des connexions avec l'aire de Broca et l'aire de Wernicke.
Cette région est un carrefour de messages auditifs, visuels et somato-sensoriels. Cette aire cérébrale intègre des informations multimodales. Ces connaissances récentes montrent l'importance des aires associatives dans les fonctions abstraites et cognitives comme le langage.
Contrôle du langage oral
L'aire de Broca qui permet le langage articulé est une région qui contrôle la motricité des cordes vocales. C'est aussi une région très impliquée dans le contrôle de la programmation des activités motrices. Les mots prononcés au cours du langage oral se succèdent selon un programme et un ordre établi par cette région frontale. Ceci est très important pour la cohérence du discours.
Il a été montré récemment qu'un gène était impliqué dans le langage articulé. Il a été identifié dans une famille anglaise où se transmettait de manière héréditaires des troubles de la parole. Ce gène FOXP2 qui est un facteur de transcription, favoriserait le mouvement des lèvres et du larynx. Ce gène aurait subit des modification au cours de l'évolution des primates.